Journée de lutte contre les violences faites aux femmes

Nous nous associons à toutes nos consœurs féministes pour dénoncer aujourd’hui les violences masculines faites aux femmes, notamment les féminicides et les viols. 

Nous sommes un collectif de lutte contre le sexisme pilophobe. Cet aspect du sexisme peut sembler secondaire ou dérisoire à première vue, pourtant nous avons décidé de nous y consacrer car nous souhaitons prendre le mal par la racine (du poil !). Les violences les plus graves ne viennent pas de nulle part. Elles sont le fruit d’un continuum qui commence dans les gestes du quotidien. 

Les normes de beauté imposées aux femmes visent leur affaiblissement. Par exemple, l’apparence juvénile donnée par les normes de la minceur et du glabre renforce la hiérarchie de pouvoir (les poils, marqueur de la puberté, témoignent du passage à l’âge adulte). Constamment regardées, évaluées sur leur apparence physique et objectifiées, les femmes développent une hyper vigilance par rapport à leur propre corps. Les images stéréotypées omniprésentes et les rappels à l’ordre de l’entourage nous entravent dans notre liberté de choix.Le mécanisme est si bien huilé que le plus souvent cette violence est intériorisée. Nombre de femmes vivent encore leur corps, son gras et ses poils avec dégoût et en silence. La vision déformée et négative que nous pouvons avoir de nous-mêmes fait obstacle à notre épanouissement, à notre estime de nous-mêmes, sans parler de la charge mentale et de l’exploitation financière qui est faite de cette souffrance.  Lorsque des femmes décident tout de même de ne pas s’épiler, elles s’exposent alors aux représailles de l’entourage et de la société. Face à tous les témoignages reçus sur notre compte « Paye ton poil », qui relatent harcèlement, insultes, mises à l’écart, discriminations, épilations forcées, violences sexuelles…, on constate qu’aujourd’hui les femmes ne peuvent toujours pas disposer librement de leur corps. Ces dernières années, le mouvement body-positive, notamment, a levé quelques tabous, mais sans  réussir à les abolir. L’expression péjorative « féministe poilue » reste fréquemment utilisée, y compris dans les milieux militants.

Que vous fassiez le choix de vous épiler ou non, le sentiment de dégoût associé aux poils féminins et la norme du glabre doivent être questionnées, car leur fondement est sexiste. Cela constitue une pression sur nos corps, qui alors, ne nous appartiennent déjà plus vraiment. 

Que les corps des femmes soient avant tout des corps pour les hommes : ceci est la base de la culture du viol.

 

 

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