#EnquêteEpilation, partie 3 : réactions d’autrui concernant la pilosité féminine

Partie 3 : Réactions d’autrui concernant la pilosité féminine

L’objectif de notre enquête est de connaître l’impact de la norme du glabre sur la vie des femmes au quotidien. Cette partie porte plus précisément sur les réactions que les répondantes ont pu vivre lorsque leur pilosité était visible.

Dans notre rapport (à télécharger ici), nous définissons la « pilophobie » comme étant le rejet de la pilosité féminine. Nous considérons que les réactions négatives subies par les femmes à cause de leur pilosité sont des manifestations de cette pilophobie.

N’hésitez pas à partager ces résultats sur les réseaux sociaux à l’aide du hashtag #EnquêteEpilation !

Les points-clé

  • La majorité des répondantes ont déjà subi des réactions négatives à cause de la pilosité : près des trois quarts (72,3%) en ont rencontré au moins une fois au cours de leur vie, de la part d’un∙e conjoint∙e, d’un∙e ami∙e, d’un∙e membre de la famille ou d’une personne extérieure au cercle proche.
  • Ce phénomène de pilophobie touche plus particulièrement les jeunes femmes. Ainsi 80,4% des moins de 20 ans déclarent avoir rencontré au moins une réaction négative au cours de leur vie, contre 49,4% des plus de 55 ans.
  • Néanmoins, garder sa pilosité peut aussi conduire à des réactions positives, rencontrées par 33% des répondantes. La réaction positive la plus fréquente (vécue par 19% des répondantes) est l’expression, par d’autres femmes, du désir de moins s’épiler ou d’arrêter de s’épiler. Dans les précisions apportées par les répondantes, on constate que dévoiler sa pilosité, quand on est une femme, peut conduire à un changement de comportements d’autres femmes (qui complexent moins et peuvent décider de moins s’épiler).
  • Les femmes jeunes sont aussi celles qui ont rencontré le plus de réactions positives. Ainsi, 42% des femmes âgées de moins de 25 ans ont déclaré avoir vécu au moins une réaction positive au cours de leur vie, contre 19,3% des femmes âgées entre 40 et 55 ans.

Communiqué : en cette période de confinement, laissez nos poils et nos corps tranquilles !

En cette période trouble de crise sanitaire et de confinement, nous avons assisté à une vague de solidarité au niveau mondial. Des initiatives se sont multipliées depuis un mois : dons alimentaires et/ou de matériel médical, cagnottes pour les associations, fabrication et distribution de masques en tissu, aide aux personnes les plus fragiles ou encore mise à disposition de cours sportifs et éducatifs. Bref, autant d’idées pour faciliter un petit peu ce nouveau quotidien.

De notre côté, nous avons lancé le #déficonfinement pour inciter les femmes à profiter de cette période pour laisser leurs poils tranquilles, apprendre à les connaitre et à les apprécier. Pour les soutenir dans cette découverte, nous avons partagé tous les jours sur nos réseaux un témoignage d’une femme apprivoisant sa pilosité.

Malheureusement, cette période a aussi vu fleurir sur les réseaux sociaux de nombreux mèmes, illustrations et articles de presse (notamment cet article de Marianne) nous incitant, nous les femmes, à ne pas « nous laisser aller ». Assez étrangement (ou non), les hommes ne sont presque pas ciblés par ces plaisanteries ou conseils comme si, au contraire des femmes, leur corps au naturel n’était pas répugnant.

Ces divers supports se plaisent à comparer les femmes non épilées (ou moins épilées que d’habitude) au personnage de Chewbacca : les femmes qui ne sont pas parfaitement glabres sont donc animalisées et masculinisées (Chewbacca étant un personnage masculin). D’après les témoignages que nous recevons via #PayeTonPoil, « Chewbacca » est l’une des insultes les plus fréquemment employées à l’encontre des femmes ayant une pilosité jugée « non conforme », à côté de « gorille », « singe », « yéti », « homme préhistorique », etc. En d’autres termes, les femmes qui ne sont pas jugées conformes à l’idéal du glabre sont renvoyées à des figures simiesques. Or, dans nos sociétés, être comparé·e à un animal est extrême déshumanisant, méprisant et violent (même si dans l’idéal, ça ne devrait pas l’être).

Il est donc temps de le dire : ces illustrations, mèmes et articles sont d’une misogynie extrême. Pourtant, très peu de personnes s’en indignent, la majorité en rigole et le repartage alors que cela se résume à diffuser un condensé haineux à l’encontre des femmes.

Le culte du corps parfait à encore de beaux jours devant lui. Les femmes doivent être parfaites en toute situation, et chaque période de l’année ou de la vie est une occasion de lui rappeler : l’été, elles sont sommées d’aller exhiber un corps glabre, parfaitement musclé et bronzé sur une plage paradisiaque ; après les fêtes de fin d’années, il faut qu’elles sachent se restreindre pour ne pas prendre un gramme malgré les calories ; quand elles ont des enfants (parce que, oui, elles doivent enfanter sinon quel serait leur rôle ?), leur corps ne doit subir aucune modification.

Il en est de même avec cette nouvelle période bien particulière : pendant le confinement, il ne faudrait surtout pas « se laisser aller ». Ne surtout pas rester sur son canapé mais en profiter pour faire des abdos-fessiers, le grand ménage de printemps, s’habiller et se maquiller tous les jours pour plaire à son homme, ne pas prendre un gramme et j’en passe. Si nous avons l’audace d’écouter notre corps, de le laisser vivre avec les poils qui vont avec, il sera de notre devoir de courir chez l’esthéticienne dès la levée du confinement. En effet, si une tolérance peut être de mise au sein du foyer, il serait inacceptable de l’afficher aux yeux de la société.

Bref, alors même qu’en cette période de confinement, les femmes sont encore davantage écrasées par le poids du travail domestique qu’elles fournissent gratuitement à leur compagnon/mari et à leur famille, on les enjoint en plus de ne pas négliger ce travail qu’est celui de prendre soin de son apparence.

Quand est-ce que cette haine du corps des femmes cessera ? Quand arrêtera-t-on de nous comparer à des animaux si l’on a l’audace de ne pas suivre certaines règles extrêmement contraignantes comme l’est celle de l’épilation ? Il est temps que cela cesse. Laissez-nous tranquilles !

Journée de lutte contre les violences faites aux femmes

Nous nous associons à toutes nos consœurs féministes pour dénoncer aujourd’hui les violences masculines faites aux femmes, notamment les féminicides et les viols. 

Nous sommes un collectif de lutte contre le sexisme pilophobe. Cet aspect du sexisme peut sembler secondaire ou dérisoire à première vue, pourtant nous avons décidé de nous y consacrer car nous souhaitons prendre le mal par la racine (du poil !). Les violences les plus graves ne viennent pas de nulle part. Elles sont le fruit d’un continuum qui commence dans les gestes du quotidien. 

Les normes de beauté imposées aux femmes visent leur affaiblissement. Par exemple, l’apparence juvénile donnée par les normes de la minceur et du glabre renforce la hiérarchie de pouvoir (les poils, marqueur de la puberté, témoignent du passage à l’âge adulte). Constamment regardées, évaluées sur leur apparence physique et objectifiées, les femmes développent une hyper vigilance par rapport à leur propre corps. Les images stéréotypées omniprésentes et les rappels à l’ordre de l’entourage nous entravent dans notre liberté de choix.Le mécanisme est si bien huilé que le plus souvent cette violence est intériorisée. Nombre de femmes vivent encore leur corps, son gras et ses poils avec dégoût et en silence. La vision déformée et négative que nous pouvons avoir de nous-mêmes fait obstacle à notre épanouissement, à notre estime de nous-mêmes, sans parler de la charge mentale et de l’exploitation financière qui est faite de cette souffrance.  Lorsque des femmes décident tout de même de ne pas s’épiler, elles s’exposent alors aux représailles de l’entourage et de la société. Face à tous les témoignages reçus sur notre compte « Paye ton poil », qui relatent harcèlement, insultes, mises à l’écart, discriminations, épilations forcées, violences sexuelles…, on constate qu’aujourd’hui les femmes ne peuvent toujours pas disposer librement de leur corps. Ces dernières années, le mouvement body-positive, notamment, a levé quelques tabous, mais sans  réussir à les abolir. L’expression péjorative « féministe poilue » reste fréquemment utilisée, y compris dans les milieux militants.

Que vous fassiez le choix de vous épiler ou non, le sentiment de dégoût associé aux poils féminins et la norme du glabre doivent être questionnées, car leur fondement est sexiste. Cela constitue une pression sur nos corps, qui alors, ne nous appartiennent déjà plus vraiment. 

Que les corps des femmes soient avant tout des corps pour les hommes : ceci est la base de la culture du viol.

 

 

Pilophobie : quand la critique militante tourne au harcèlement

« La pilophobie n’existe pas, c’est du sexisme » Ou le refus de considérer les effets de la norme du glabre comme une dimension légitime de la misogynie.

Cet été, nous avons décidé de lancer « Paye Ton Poil » sur Facebook, Instagram et Twitter. Le principe est le suivant : des femmes témoignent en privé de sexisme pilophobe qu’elles ont subi, et nous les publions anonymement. Nous avons décidé de faire cela afin de rendre visibles les contraintes, vexations et violences diverses que peuvent subir les femmes ou les filles (parfois des fillettes aussi jeunes que 5-6 ans) refusant de s’épiler, ou ayant l’audace de ne pas avoir une épilation totalement impeccable (parfois du simple duvet). Harcèlement, insultes, mise à l’écart, discriminations, épilation forcée, violences sexuelles… : les récits récoltés montrent bien, qu’à l’heure actuelle, les femmes et les filles ne peuvent pas décider d’elles-mêmes de se qu’elles font de leur corps et de leur pilosité, qu’elles sont constamment surveillées et que chaque partie de leur corps peut être l’objet d’humiliation. Celles bravant l’interdit peuvent le payer très cher.

Nous nous attendions à subir du cyber-harcèlement, en particulier de la part des sphères masculinistes et/ou d’extrême droite. C’est – évidemment – ce qui est arrivé, mais nous nous y étions préparées et cela a finalement peu impacté notre moral.

En revanche, ce qui nous a particulièrement choquées et attristées, c’est de subir du cyber-harcèlement de la part de militant·e·s se disant féministes ou pro-féministes. Fin juillet, sur Twitter, une militante a posté à notre encontre un tweet outragé, en citant l’un de nos témoignages : il ne faut pas parler de pilophobie, écrivait-elle, car ce qu’on décrit est « simplement » de la misogynie. Le tweet a été liké et retweeté des milliers de fois. Résultat : nous nous sommes retrouvées avec des centaines de notifications, de personnes répétant en boucle : « La pilophobie n’existe pas, c’est du sexisme ». Nous avons tenté de discuter avec certaines de ces personnes, qui se sont révélées, généralement, agressives et méprisantes, sans aucune écoute ou bienveillance. Ironie de l’histoire, cela a été l’occasion, pour des hommes « pro-féministes », de nous faire des leçons sur le sexisme et la pilosité, à nous, femmes et militantes féministes ! Bref, du mansplaining, mais au nom de la cause féministe

Ce cyber-harcèlement s’est calmé, sans toutefois totalement disparaître, puisque régulièrement, nous continuons a recevoir des messages privés, répétant toujours et inlassablement :  « La pilophobie n’existe pas, c’est du sexisme ». Il est donc temps de clarifier certaines choses :

1. Le terme « pilophobie » est utilisé depuis de nombreuses années dans les milieux féministes qui s’intéressent à la question. Dans ces milieux, il est clair qu’il signifie « la haine et le rejet de la pilosité des femmes ». Depuis notre création, à l’été 2018, nous l’avons employé à maint reprises, sans que cela ne suscite, jusqu’à cet été, ni attaque, ni même interrogation ou critique (constructive). En interne, nous nous sommes pourtant questionnées sur ce mot. Nous trouvions dommage que la dimension genrée de la norme du glabre n’apparaisse pas plus clairement dans le terme « pilophobie ». En effet, comme nous le disons depuis le début, la question de la pilosité n’est pas du tout la même pour les femmes et pour les hommes. Nous avons tenté de trouver un terme plus adapté, qui soit relativement simple (donc éviter des termes jargoneux comme « gynotrychophobie », par exemple) et qui fasse transparaître cet aspect genré, sans succès. Faute de mieux et malgré ses limites, nous avons finalement décidé de revenir au terme « pilophobie ». Le fait qu’il soit simple et couramment utilisé par les milieux féministes a été un argument en faveur de son emploi dans nos discours : nous comprenons d’autant moins la soudaineté des réactions agressives et brutales que le mot a suscité.

2. Comme nous n’avons cessé de le dire, la pilophobie est  une manifestation du sexisme.  Nommer un phénomène patriarcal particulier, ce n’est absolument pas nier son lien avec la misogynie.  Au contraire, c’est en popularisant de nouveaux mots et concepts que les mouvements féministes ont pu mettre en lumière des dimensions spécifiques du sexisme : plafond de verre, mansplaining, charge mentale, culture du viol, manspreading, etc. Les termes ne manquent pas pour désigner les multiples rouages de la domination masculine ! Nommer est l’une des premières étapes pour discuter d’un mécanisme patriarcal. Nous interdire de désigner ce phénomène (la haine de la pilosité des femmes), c’est tout simplement nous empêcher d’en parler.

3. Bien que la pilophobie soit une manifestation de la misogynie, elle ne peut pas être réduite à cela. En réalité, c’est un phénomène à l’intersection de différentes mécaniques oppressives : sexisme, racisme, harcèlement scolaire, etc. mais aussi âgisme. Parmi les témoignages que nous recevons, un des cas les plus fréquents est celui de parents harcelant, insultant voire agressant physiquement leur fille pour la contraindre à l’épilation. Nous avons ainsi reçu plusieurs témoignages où les parents attachent ou maintiennent leur fille pour l’épiler de force.

4. Le terme en « -phobie » nous a été aussi reproché, car ce suffixe serait réservé aux oppressions systémiques. Nous remarquons, néanmoins, que le terme « grossophobie » désigne un phénomène relativement similaire, désignant les attitudes négatives à l’encontre des personnes (surtout les femmes) obèses ou en surpoids. En bref, il s’agit également d’un phénomène de discrimination et de stigmatisation fondées sur l’apparence physique. Pourtant, pour nombre de personnes avec qui nous avons tenté de dialoguer, discuter de grossophobie est légitime, mais pas de pilophobie. Voici leurs arguments :

  • Il y a une véritable discrimination envers les femmes obèses ou en surpoids, mais il n’existerait pas de « véritables discriminations » envers les femmes ayant une pilosité visible.
  • Les poils ne font pas partie de notre identité profonde, au contraire du poids. Il est facile d’enlever ses poils, pas de perdre ses kilos. 

Ces arguments témoignent d’une méconnaissance du problème. Les témoignages de « Paye Ton Poil » montrent, s’il le faut, que la stigmatisation et la discrimination sont réelles. Des filles et des femmes sont humiliées, harcelées et mises à l’écart par leur famille, leur compagnon, leurs camarades de classe ou de simples passants dans la rue, si elles ont une pilosité (parfois un duvet ou des repousses !) visible. Certaines se sont vues refuser des emplois ou des missions professionnelles (discrimination professionnelle). Enfin, d’autres, après avoir subi des remarques inappropriées de la part de professionnel·le·s de santé à propos de leur pilosité, sont plus réticentes à aller consulter, ce qui conduit à un plus mauvais suivi sanitaire. 

Notons également que si on refuse, dès le départ, de s’interroger sur la pilophobie, alors on ne risque pas de récolter la parole de femmes discriminées et stigmatisées à cause de leur pilosité. Une femme nous a dit : « Je refuse que vous parliez de pilophobie tant que vous ne m’avez pas démontré qu’il existait une réelle discrimination à l’égard des femmes fondée sur leur pilosité. ». Mais en refusant d’emblée la discussion sur le sujet, il n’est pas possible de documenter le phénomène. Nous espérons que les témoignages que nous relayons et les analyses que nous publions puissent justement mettre en lumière les conséquences désastreuses de la pilophobie sur la santé mentale et physique des femmes. Enfin, il ne faut pas oublier que la question de la pilophobie ne se pose pas de la même façon pour toutes les femmes. Quand on est brune avec une pilosité importante et visible, la lutte contre les poils peut rapidement devenir un véritable enfer. Il ne faut pas non plus oublier que certaines fillettes, brunes en général, ont une pilosité visible dès l’enfance. Beaucoup de filles et de femmes ont grandi avec les surnoms de « yéti », « Chewbacca », « le gorille », etc. dont elles sont affublées dès le plus jeune âge, parfois dès la maternelle… Comment croire que la pilosité ne constitue pas pour elles une thématique particulièrement douloureuse et un enjeu identitaire ?

5. Il est légitime d’exprimer des désaccords et des critiques. En revanche, il n’est jamais acceptable d’utiliser le harcèlement pour intimider. Car, oui, nous envoyer une meute via la fonction « citer » de Twitter, c’est du harcèlement. Se mettre à plusieurs dizaines pour nous envoyer en boucle le même message privé (« la pilophobie n’existe pas, c’est du sexisme »), c’est pareil : du harcèlement et de l’intimidation. Comment peut-on sérieusement se croire légitime à donner des leçons de féminisme tout en employant les bonnes vieilles méthodes violentes et patriarcales envers des femmes féministes ? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez certains militants et militantes ?

Alors que nous pensions que la question de la pilophobie serait consensuelle dans le mouvement féministe (« Mon corps, mes droits »), ce n’est manifestement pas le cas. Ce harcèlement est bien la preuve qu’il existe un véritable blocage sur la question. Nous pourrions être découragées (et, en vrai, on l’a été…) : il est usant de se battre contre une société sexiste et pilophobe, mais se faire attaquer par des « sœurs féministes » est encore plus désespérant. 

Fort heureusement, quelque chose nous redonne du courage : les dizaines de messages de remerciement que nous recevons chaque jour, en particulier sur Instagram. En initiant « Paye Ton Poil », nous avions un objectif : visibiliser la violence pilophobe. Mais, il y a quelque chose à laquelle nous n’avions pas pensé : le fait que cela puisse servir à briser l’isolement des femmes ayant subi le sexisme pilophobe. Comme les témoignages sont violents, nous avons été étonnées, au début, de lire que notre compte/page « faisait du bien » à certaines de nos abonnées. En réalité, ces femmes et ces filles sont soulagées de découvrir qu’elles ne sont pas seules à avoir subi de telles humiliations et sont heureuses que la pilophobie soit enfin dénoncée. Voici quelques exemples de mots de remerciements que nous avons reçus : 

Merci beaucoup de ton compte, ça me rassure car je me pensais seule face à ces moqueries sur les poils, à en avoir souffert, mais en même temps, ça me révolte de voir qu’autant de femmes ont pris des remarques ou du harcèlement à cause de ça.

Je tiens à remercier cette page car, grâce à vous, j’ai compris que si je n’avais pas envie de m’épiler ou de me raser, c’était mon choix et pas celui des autres.

Merci pour tous ces partages, vous m’avez redonné confiance.

Je n’ose pas aborder ce sujet avec mes amies proches, qui sont toutes blanches et n’ont que très peu de pilosité. De mon côté, ma peau métisse a plus de poils, et je complexe énormément. Je me sens libérée grâce à votre compte, merci beaucoup !

J’espère que vous allez gagner encore plus en visibilité. Assumer ses poils quand on est une fille, c’est très dur, suivre les témoignages permet de se sentir moins seule et d’avoir encore plus envie de relever ce « défi personnel » si je peux dire ça comme ça. Désolée je n’ai pas trouvé d’autres mots. Bonne continuation à vous en tout cas ! Et surtout n’oubliez pas que votre compte est utile et que votre démarche est très belle.

Je voulais vous dire que votre compte m’aide beaucoup. Car je suis la seule dans mon entourage, je ne suis pas du tout soutenue, alors votre compte me donne ce soutien.

La question qui se pose est la suivante : dans l’hypothèse ou nous serions réellement en tort pour l’emploi du terme « pilophobie » (d’ailleurs, on a été violemment attaquées, mais au final, seule une personne a fait l’effort de nous suggérer un autre terme…), est-il vraiment judicieux de nous le faire autant payer, alors même que « Paye Ton Poil » permet une libération de la parole sur un sujet encore extrêmement tabou ?

Ainsi, heureusement, nous n’avons pas rencontré que de l’animosité, mais aussi beaucoup, beaucoup de sororité. Au milieu des différentes vagues de harcèlement, ces nombreux messages nous font beaucoup de bien : ils confirment qu’il est temps de briser le tabou de la pilosité féminine et nous encouragent à continuer. Nous restons, bien entendu, ouvertes à l’échange et à la critique constructive et, malgré les intimidations de toute sorte, nous continuerons de parler, visibiliser et combattre la pilophobie.

#EnquêteEpilation : analyse multivariée de nos résultats

Afin de mieux comprendre la structure de nos données, nous avons mené une analyse multivariée. Plus précisément, nous avons décidé de réaliser une Analyse Factorielle des Données Mixtes (AFDM), qui peut être utilisée sur un jeu de données comportant des données quantitatives (scores, âges, etc.) et des données qualitatives (catégorie socio-professionnelle, région de résidence, etc.). C’est une méthode qui permet de résumer les données et d’identifier des corrélations entre variables.

Cette analyse a permis de montrer que nos données s’organisent autour de plusieurs axes. Trois en particulier nous ont intéressées :

  • La souffrance liée à la norme du glabre, représentée par l’axe 1 de l’AFMD (8,61% de la variance). Les femmes ayant une coordonnée élevée sur cet axe souffrent davantage de la norme du glabre, à différents niveaux. Elles évitent davantage de situations sociales à cause de leur pilosité, sont sujettes à davantage d’effets secondaires et éprouvent une plus grande douleur lors de leurs séances habituelles d’épilation. Elles ressentent également un plus grand panel d’émotions négatives face à leur pilosité. Par ailleurs, elles ont l’impression de passer plus de temps et de dépenser plus d’argent dans l’épilation que la moyenne. Dans une moindre mesure, cet axe 1 est aussi associé au fait d’avoir subi des réactions négatives (moqueries, regards déplacés, propos désobligeants…) de la part d’autrui concernant sa pilosité.

  • Les attitudes vis-à-vis de la pilosité féminines, représentées par l’axe 2 (6,12% de la variance). Les femmes ayant une coordonnée élevée sur cet axe ont davantage tendance à être épilées toute l’année et à trouver leur pilosité très laide ; à l’inverse, celle qui ont une faible coordonnée sur cet axe, ont plus de chances d’avoir arrêté de s’épiler et de ne pas trouver leur pilosité laide. Cet axe 2 est également négativement corrélé avec l’identification au féminisme des répondantes. Les élèves, les étudiantes et les femmes ne connaissant pas leur catégorie socio-professionnelle ont tendance à avoir une coordonnée plutôt faible sur cet axe ; à l’inverse les retraitées, les cadres et professions intellectuelles supérieures, les professions intermédiaires et les employées ont une coordonnée plutôt élevée.

  • Le fait de faire appel à des professionnel·le·s pour l’épilation, représenté par l’axe 4 (3,25% de la variance). Les femmes ayant une coordonnée élevée sur cet axe ont tendance à se faire épiler ou raser dans un plus grand nombre de lieux (chez l’esthéticienne et/ou un·e professionnel·le de santé, plutôt que seulement chez elles). Elles utilisent également un plus grand nombre de méthodes d’épilation. Elles jugent qu’elles dépensent beaucoup d’argent pour l’épilation. Dans une moindre mesure, cet axe 4 est également corrélé au niveau de douleur habituellement ressenti lors des séances d’épilation.

Nous avons également examiné le lien entre la pratique de l’épilation et la façon dont cette pratique est vécue. Les femmes ayant arrêté de s’épiler sont plus jeunes que le reste de l’échantillon et vivent la pratique de l’épilation comme quelque chose de particulièrement pesant, en termes de douleur, de temps passé ou encore d’argent dépensé. C’est tout l’inverse pour les très rares femmes qui ne se sont jamais épilées. Les femmes épilées toute l’année jugent qu’elles consacrent beaucoup de temps et d’argent à l’épilation ; en revanche, elles éprouvent relativement peu de douleur lors de leurs séances habituelles d’épilation et subissent relativement peu d’effets secondaires.

Cette nouvelle approche nous a permis de confirmer certains résultats découverts précédemment (cf. la partie 1 de notre analyse). Ainsi, nous trouvons à nouveau que, globalement, les femmes âgées souffrent moins de la norme du glabre que les femmes plus jeunes, et que les femmes féministes s’épilent moins que les femmes non-féministes. Mais cette analyse a permis de mettre en évidence d’autres phénomènes. En particulier, nous avons pu montrer que la souffrance psycho-sociale due à la norme du glabre est corrélée à la souffrance physique et à la charge mentale. Autrement dit, les femmes mal à l’aise avec leur pilosité sont, en moyenne, celles qui éprouvent la plus grande douleur physique lors de leurs séances habituelles d’épilation, qui subissent le plus grand nombre de réactions négatives de la part d’autrui et qui pensent consacrer le plus de temps et d’argent à l’épilation.

Notre rapport complet est disponible ici.

Remarque : ce rapport peut-être un peu difficile pour les personnes qui ne sont pas familières de ce type d’analyse de données. Si c’est le cas, n’hésitez pas à aller directement à la conclusion

Compléments :

 

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Nom de la variable quantitative  Description 

âge

Âge de la répondante.

feminisme

Score correspondant au degré d’identification au féminisme : Pas du tout féministe = -2, Pas vraiment féministe = – 1, Sans opinion = 0, Plutôt féministe = 1, Tout à fait féministe = 2.

pratique epilation

Score correspondant à l’assiduité avec laquelle la norme du glabre est suivie : Je ne me suis jamais épilée ou rasée = -2 ; Je m’épilais ou me rasais dans le passé mais j’ai arrêté = -1 ; Autre = 0 ; Je m’épile ou je me rase une partie de l’année = 1 ; Je suis rasée et épilée toute l’année = 2.

« Autre » a été assigné à 0 car les répondantes ayant coché cette case ont généralement indiqué s’épiler de manière occasionnelle ou seulement certaines parties de leur corps.

douleur

Score correspondant au degré de douleur ressentie lors des séances habituelles d’épilation ou de rasage, allant de -2 (Pas du tout douloureux) à 2 (Extrêmement douloureux).

laideur

Score correspondant au degré auquel la répondante juge sa pilosité laide, allant de 0 (pas du tout laide) à 2 (très laide).

reaction

Score correspondant à la réponse à la question « En général, comment avez-vous l’impression que les gens réagissent face à votre pilosité ? », allant de -2 (Très négativement) à 2 (Très positivement).

temps

Score correspondant au temps passé à s’épiler ou à se raser (selon l’impression subjective de la répondante) allant de -2 (très peu de temps) à 2 (énormément de temps).

argent

Score correspondant à l’argent dépensé pour s’épiler ou à se raser (selon l’impression subjective de la répondante) allant de -2 (très peu d’argent) à 2 (énormément d’argent).

intensité norme

Réponse à la question « Sur une échelle de 1 à 10 : avec quelle intensité ressentez-vous la norme du glabre (l’injonction à cacher sa pilosité) ? » (1 =   aucune injonction ; 10 = injonction très forte, quasiment impossible d’y échapper)

N méthodes

Nombre de méthodes d’épilation et/ou de rasage cochées à la question « Quelle(s) méthode(s) d’épilation ou de rasage utilisez-vous ? »

N lieu

Nombre de lieux cochés à la question « Où ont lieu vos séances d’épilation ou de rasage ?»

N effets sec

Nombre d’effets secondaires et blessures liées à l’épilation, cochés à la question « Avez-vous déjà subi des effets secondaires de l’épilation, du rasage ou de la décoloration des poils ? Et si oui, lesquels ? »

N soin

Nombre de situations différentes (hospitalisation, consultation classique…) cochées à la question : « Avez-vous déjà eu besoin de soins médicaux à cause d’effets secondaires liés à la pratique de l’épilation et/ou du rasage et/ou de la décoloration des poils ? »

N emotions negs

Nombre d’émotions négatives cochées à la question : « Ressentez-vous des émotions négatives face à votre pilosité laissée au naturel ? Si oui, lesquelles ? »

N malaise

Nombre de situations sociales (au travail, face à des ami·e·s, etc.) cochées à la question « Est-ce que l’idée de dévoiler vos poils à d’autres personnes vous met mal à l’aise ? »

N evitement

Nombre de situations sociales évitées, cochées à la question « Avez-vous déjà évité (ou décalé) certaines situations parce que vous n’aviez pas pu vous raser ou épiler ? »

N reaction compagnon

Nombre de réactions négatives de la part du compagnon ou de la compagne, cochées à la question « Si vous avez déjà gardé et dévoilé votre pilosité à un compagnon/compagne ou ex : avez-vous pu subir des réactions négatives de sa part ? »

N reaction famille

Nombre de réactions négatives de la part de la famille, cochées à la question « Si vous avez déjà gardé et dévoilé votre pilosité à votre famille : avez-vous subi des réactions négatives de leur part ? »

N reaction amies

Nombre de réactions négatives de la part des ami·e·s, cochées à la question « Si vous avez déjà gardé et dévoilé votre pilosité à vos ami·e·s : avez-vous subi des réactions négatives de leur part ? »

N reaction ext

Nombre de réactions négatives de la part de personne ne faisant pas partie de l’entourage proche, cochées à la question « Si vous avez déjà dévoilé votre pilosité à des personnes NE faisant PAS partie de votre entourage proche : avez-vous subi des réactions négatives de leur part ? »

N reaction pos

Nombre de réactions positives, cochées à la question « [Avez-vous reçu] des réactions positives ? (entourage proche, ou non) »

Les données de l’enquête sont disponibles

Nous avons décidé de rendre publique une partie des données de l’enquête. Ces données ont été mises en ligne sur l’application OSF (Open science framework). Elles sont disponibles ici.

Pour des raisons de confidentialité, nous avons décidé de ne publier que les réponses aux questions fermées. Tout ce qui est témoignages et réponses personnalisées n’est pas rendu public. Les questions correspondant aux données conservées sont disponibles ici.

Nous publions ces données sous une licence CC-BY-NC. Cela signifie que vous pouvez librement utiliser, diffuser et modifier ces données à condition :

  • de nous en attribuer la maternité en nous citant (Collectif « Liberté Pilosité Sororité »)
  • de ne pas en faire un usage commercial.
    Concrètement, cela signifie qu’un ou une universitaire ne pourra pas utiliser ces données pour une publication dans une revue scientifique non open-source, ou pour écrire un ouvrage. Néanmoins, nous restons ouvertes sur ces questions et si vous souhaitiez utiliser ces données dans un tel cadre, vous pouvez nous contacter pour qu’on en discute.

[COMMUNIQUÉ] Réaction à l’émission et au reportage de France 2

Malcy, membre de notre collectif, et Orlane sont deux femmes qui ont arrêté de s’épiler et qui ont témoigné pour France 2 vendredi 14 juin dans l’émission « C’est au programme » [Lien vers le reportage].

On remercie la journaliste Anne-Marie Revol de prendre ce sujet à cœur. 

On regrette néanmoins les propos misogynes, pilophobes (« C’est moche, très très moche ») ou simplement méprisants (« On aura tout fait dans cette émission ») qui ont fusé sur le plateau à la suite du reportage. Sophie Davant et tous les hommes présents sur le plateau ont tourné en ridicule le sujet par des sourires moqueurs. Lorsqu’Anne-Marie Revol souligne que « C’est courageux de parler face caméra », on entend Sophie Davant s’exclamer : « Ah, ça c’est sûr ! » pour marquer la distance avec les femmes du reportage.

Nous sommes déçues également que le sujet se soit conclu par une demande de validation du physique féminin par les hommes présents (« Pas facile, alors chacun se fait son opinion… avec ou sans ? »), à laquelle chacun a répondu en exprimant son dégoût. Répétons-le : les goûts masculins importent peu, chaque femme est libre de disposer de son corps pour elle-même. Ce n’est pas en demandant l’approbation des hommes que les femmes se libéreront.

À plusieurs reprises, la pilosité des femmes a été ramenée à la masculinité. Le reportage s’ouvre avec une chanson de Démis Roussos et des jeux de mots douteux (« une chanson au poil », « lui était velu »). Les hommes du plateau affirment à plusieurs reprises qu’eux sont poilus (« en vieillissant, ça sort de partout, les oreilles, le nez, c’est horrible »). À la toute fin, un autre homme de l’émission ouvre sa chemise, montrant sa pilosité ventrale en déclarant « Moi, si vous voulez, je suis assez poilu », ce qui provoque des « Aaaah » mi-dégoûtés mi-amusés.

Nous ne les remercions pas de ridiculiser les poils, de nier l’oppression spécifique des femmes concernant leur pilosité et d’associer pilosité féminine et masculinité. Deux stratégies pour soit renforcer le tabou (une vraie femme n’a pas de poils), soit prétendre que c’est un non-sujet, alors même que c’est précisément l’objet du reportage.

Ce n’est qu’une illustration de plus du tabou qui entoure la pilosité des femmes, qu’on essaie à tout prix de ramener au masculin.  On voit que le préjugé qui associe féminité et glabre est ancré et tenace. 

Le reportage est, lui, construit avec honnêteté et respect. Nous regrettons néanmoins le côté sensationnaliste dans le montage des images, avec à plusieurs reprises des gros plans sur les poils, ainsi que les images d’illustration du début qui montrent des bandes de cire arrachées sur des jambes déjà glabres. Le poil est invisibilisé dans ces images, comme l’est le sang des règles symbolisé par du liquide bleu dans les publicités pour protections hygiéniques.

En dehors du reportage d’Anne-Marie Revol lui-même, il y a un contraste frappant entre les propos tenus sur le plateau de « C’est au programme » sur France 2 et le traitement correct et respectueux du sujet par Olivier Delacroix sur Europe 1, qui avait osé construire l’émission autour de la pression et de la norme du glabre.

Néanmoins, nous continuerons à lutter contre la norme du glabre et les autres injonctions à la « beauté » qui pèsent sur les corps féminins, et pour la liberté des femmes à se réapproprier leurs corps. 

En conclusion, cette séquence nous a semblé illustrative des résistances masculines face aux revendications féministes. Une femme journaliste, Anne-Marie Revol, a tenté de créer une prise de conscience sur le sujet de l’injonction au glabre avec son reportage. Sur le plateau, les hommes ont rapidement tourné en ridicule cette thématique, avec malheureusement l’aval d’une femme, Sophie Davant. C’est hélas un classique dans les luttes féministes : la question des violences masculines à l’encontre des femmes a aussi été minimisée et ridiculisée pendant longtemps. C’est grâce au travail acharné des féministes qu’il y a eu une prise de conscience plus générale, même s’il reste encore beaucoup à faire.

Bref, nous continuons notre combat ! 

#EnquêteEpilation : les premiers résultats de notre grande enquête sur la norme du glabre

Partie 1 : Effets psychologiques et physiques de la norme du glabre

L’automne dernier, nous avons lancé une grande enquête en ligne concernant les effets de la norme du glabre sur la vie quotidienne des femmes. Au final, plus de 6 000 femmes y ont répondu. Nous sommes aujourd’hui fières de vous présenter les premiers résultats, qui portent plus particulièrement sur les thématiques suivantes :

  • Les pratiques de l’épilation, notamment les méthodes utilisées.
  • Les effets physiques de la norme du glabre : la douleur liée à la pratique de l’épilation ou du rasage et les effets secondaires
  • Les effets psychologiques de la norme du glabre
    • les émotions que les femmes ressentent vis-à-vis de leur pilosité
    • la façon dont elles ressentent l’intensité de la norme du glabre

Les autres thématiques (évitement de situations sociales, réactions d’autrui, première fois que les femmes ont retiré leur pilosité, etc.) seront abordées ultérieurement.

Vous pouvez télécharger notre rapport complet détaillant nos résultats. A la fin de cet article, vous trouverez également plusieurs infographies résumant les résultats principaux. EDIT : une petite erreur s’est cachée dans la figure 11 de notre rapport. Vous pouvez télécharger notre erratum ici.

N’hésitez pas à partager ces résultats sur les réseaux sociaux à l’aide du hashtag #EnquêteEpilation !

Les points clés

  • 6 458 femmes ont répondu à notre questionnaire.
    La grande majorité (87%) réside en France. Notre échantillon surreprésente les femmes jeunes (âgées de 20 à 39 ans), féministes, élèves, étudiantes ou appartenant à la classe socio-professionnelle des cadres et professions intellectuelles supérieures.
  • Les féministes refusent davantage la norme du glabre
    Plus une répondante se dit féministe, plus il y a de chance qu’elle ait arrêté de s’épiler ou de se raser ; aussi il est moins probable qu’elle soit épilée ou rasée tout au long de l’année.
    Les femmes féministes sont par ailleurs moins nombreuses à trouver leur pilosité laide.
  • Les blessures et effets secondaires liés à l’épilation ou rasage sont extrêmement fréquents.
    Seulement 2,7% des répondantes ont déclaré n’avoir jamais rencontré d’effets secondaires ou de blessures en retirant leur pilosité.
    Près de 7 femmes sur 10 déclarent avoir rencontré au moins 3 types de blessures ou effets secondaires différents au cours de leur vie.
  • Une grande majorité de femmes n’aiment pas leur pilosité naturelle.
    Environ trois quarts des femmes trouvent que leur pilosité est – au moins un peu – laide.
    Près de 8 femmes sur 10 déclarent que leur pilosité leur inspire au moins une émotion négative. La honte est l’émotion négative la plus fréquemment rencontrée : elle est ressentie par environ la moitié des femmes.
  • Les femmes déclarent généralement qu’il est difficile ou très difficile d’échapper à la norme du glabre
    Sur une échelle allant de 1 à 10, les répondantes devaient évaluer l’intensité de l’injonction au glabre (1 = Nulle,  aucune injonction ; 10 = Très forte : il est quasiment impossible d’échapper à l’injonction). Près de 8 femmes sur 10 ont mis une noté égale ou supérieure à 7.
  • Les femmes jeunes souffrent davantage de la norme du glabre que les femmes plus âgées
    Les femmes jeunes déclarent davantage d’effets secondaires et disent avoir davantage mal lors de leurs séances habituelles de rasage ou d’épilation. Elles sont également plus nombreuses à juger la norme du glabre comme étant tyrannique.

Notre enquête : les impacts de l’épilation et du rasage sur la vie des femmes

Aujourd’hui nous lançons notre première enquête, afin de mieux connaître les impacts de l’épilation et du rasage sur la vie des femmes.

Nous avons réalisé un questionnaire portant sur diverses thématiques, allant du coût de l’épilation à l’estime de soi, en passant par l’évitement de certaines situations.

Le questionnaire comprend des questions fermées et ouvertes. Aucune question n’est obligatoire, notamment les questions ouvertes qui sont plus longues à rédiger : sentez-vous libre de les sauter si vous n’êtes pas inspirée. Néanmoins, si vous en avez le temps et l’envie, nous ne pouvons que vous inciter à y répondre (au moins à une ou deux), car les témoignages et les réponses détaillées nous intéressent au plus haut point !

Le temps de remplissage du questionnaire devrait varier entre 10 (si vous ne répondez à aucune question ouverte) et 30 minutes (si vous répondez à toutes les questions).

Merci d’avance du temps que vous nous consacrerez ! 🙏

L’enquête est disponible ici –> Formulaire

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Si vous souhaitez rejoindre le collectif (pour les femmes, seulement), n’hésitez pas à laissez vos coordonnées ci-dessous :

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